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À l'approche du Mois de l'histoire des Noirs, il est temps de réfléchir à ce que signifie soutenir les communautés noires du Canada dans leur quête de justice et d'équité pour tous. 

La tendance récente de certaines institutions à se retirer des initiatives en matière de diversité, d'équité et d'inclusion (DEI) est alarmante. Nous devons continuer à soutenir les initiatives qui améliorent les résultats en matière de soins de santé pour toute la population canadienne. L’association Médecins noirs du Canada demande à tous les partis fédéraux et provinciaux de s'engager à respecter les principes de diversité, d'équité et d'inclusion dans le cadre de leur mandat en matière de soins de santé. En soutenant des pratiques inclusives et en nous appuyant sur des principes de recherche fondés sur des données probantes au sein de nos établissements d'enseignement et de soins de santé, nous sommes en mesure de répondre aux besoins de toute la population canadienne en matière de soins de santé. 

La promotion de ces programmes profite à toutes les communautés canadiennes. La mise en œuvre d'initiatives en matière de diversité, d'équité et d'inclusion permet d'améliorer l'accès aux services de santé, de promouvoir des soins adaptés à la culture de diverses populations et de réduire les coûts des soins de santé en mettant l'accent sur les soins préventifs. En outre, les médecins issus de la communauté noire sont trois fois plus susceptibles d'exercer dans des communautés mal desservies.

La population noire connaît des taux de mortalité et de morbidité nettement plus élevés que ceux de la population générale. Cette disparité est exacerbée par un statut socio-économique inférieur, un accès limité à l'enseignement postsecondaire, des taux de chômage plus élevés, une surreprésentation dans le système de justice pénale et une sous-représentation dans l'enseignement supérieur. Les études indiquent que les patientes et patients issus de la communauté noire sont plus susceptibles de se sentir à l’aise avec des médecins issus de la communauté noire et sont plus enclins à adhérer aux mesures préventives qu'ils recommandent, notamment en acceptant les vaccins, comme on l'a vu lors de la pandémie de COVID-19. Il est essentiel de s'attaquer à ces problèmes pour améliorer la santé et les résultats économiques de la population canadienne issue de la communauté noire.

Au Canada, les personnes issues de la communauté noire ont, pendant des siècles, fait face à une exclusion systémique des institutions canadiennes. Le système de santé ne fait pas exception. Depuis l'époque de l'esclavage et de la colonisation, les personnes issues de la communauté noire ont été délibérément tenues à l'écart de l'enseignement médical, de la recherche et des rôles de leadership. L'exclusion des personnes noires des institutions médicales telles que l'Université Queen's pendant 100 ans est une partie honteuse de l'histoire de notre pays, qui a eu des conséquences dévastatrices et dont la sous-représentation perdure à ce jour. Pendant des générations, des écoles canadiennes de renom ont délibérément empêché les personnes issues de la communauté noire d'accéder à l'éducation et à la formation médicales par le biais de politiques discriminatoires et d'interdictions pures et simples. Ce racisme systémique envers les personnes noires a privé d'innombrables individus et communautés de l'accès aux postes de leadership dans les soins de santé et au pouvoir décisionnel. 

Selon Statistique Canada, la population noire représente 4,5 % de la population canadienne, mais n'est représentée que par 1,5 % de médecins issus de la communauté noire. Les médecins d'origines diverses ont besoin de soutien. Dans une enquête récente menée conjointement par l’Association médicale de la Saskatchewan (SMA) et par le Collège des médecins et chirurgiens de la Saskatchewan (CPSS) auprès de médecins et de la population étudiante en médecine de la Saskatchewan, 46 % des personnes interrogées ont déclaré avoir été victimes de racisme au cours de leur carrière médicale. Parmi les personnes qui ont été victimes de racisme, 36 % se sont déclarés noires. Quatre-vingt-sept pour cent des personnes interrogées ont indiqué que le racisme avait entraîné des conséquences émotionnelles sur elles, tandis que 40 % ont indiqué qu'elles avaient été touchées physiquement.

Pour remédier à ces inégalités profondément enracinées, nous devons donner la priorité aux voix, aux perspectives et aux expériences vécues par les personnes noires. Il est essentiel d'écouter et de valoriser les histoires des personnes qui ont été confrontées à ces obstacles, d'amplifier les appels à la justice réparatrice et de prendre des mesures concrètes pour démanteler le racisme systémique qui persiste.

Les établissements d'enseignement et de recherche doivent poursuivre leur engagement à lutter contre le racisme envers les personnes noires et à l'éliminer de la vie canadienne, ce qui se traduit principalement par des initiatives et des programmes de diversité, d'équité et d'inclusion. Nous devons continuer à progresser dans nos efforts pour améliorer les résultats en matière de soins de santé et le bien-être général de toute la population canadienne. 

Dr. Nnamdi Ndubuka, Président de Médecins noirs du Canada

(posted Feb 10, 2025)

Les organisations membres du Forum médical canadien (FMC) reconnaissent qu’il est essentiel de lutter contre le racisme au sein de leurs organisations et de la profession médicale.